Guy-Michel Leproux, Michel Hérold, Claudine Loisel, Élisabeth Pillet et Barbara Trichereau
Les Vitraux de la Sainte Chapelle de Vincennes
Éditions du patrimoine, 2025, 288p.
ISBN: 9782757710265
Les vitraux de la Sainte-Chapelle de Vincennes, voulus par le roi Henri II pour orner l’édifice devenu siège du chapitre de l’ordre royal de Saint-Michel, comptent parmi les plus remarquables ensembles réalisés au milieu du XVIe siècle. Les cartons en ont vraisemblablement été confiés aux peintres Luca Penni et Claude Baldouin. L’exécution en revient au peintre verrier parisien Nicolas Beaurain, célèbre pour avoir réalisé les vitraux du château d’Anet à la demande de Diane de Poitiers. Dans ce contexte si favorable, les vitraux ont été traités en faisant usage de techniques alors novatrices, notamment d’émaux de couleur et d’un « émail blanc » cité par Philibert Delorme. En 2017-2018, le Centre des monuments nationaux, en charge de la Sainte-Chapelle de Vincennes, a mené à bien une importante campagne de restauration des sept verrières du choeur. Ce travail, conduit par l’atelier Parot à Aiserey, a pu être suivi par Michel Hérold, Guy-Michel Leproux et Elisabeth Pillet qui en ont réalisé l’étude détaillée. En raison de l’importance du dossier et de l’originalité des techniques mises en oeuvre, les recherches ont d’emblée été envisagées sur un mode pluridisciplinaire, en lien avec le pôle Vitrail du Laboratoire de recherche des Monuments historiques, dans le but de mieux connaître les verres et les peintures mises en œuvre. Au moment de la restauration, l’Accélérateur Grand Louvre d’analyses élémentaires étant en réfection, seules des analyses classiques ont donc été menées. Elles ont été suivies en octobre 2019 par le passage devant AGLAE de la Vierge à l’Enfant du Louvre et des anges portant le blason des Montmorency du musée national de la Renaissance, dont les verres et les peintures ont pu être analysés très en détail. En mars 2022, des analyses de spectroscopie ont pu être effectuées dans les réserves du musée national de la Renaissance sur le François Ier et les anges portant les armes de France provenant de la Sainte-Chapelle de Vincennes. Le recours aux sources écrites et à d’autres oeuvres permet de reconstituer les influences et les modifications de ces verrières au long de leur histoire. Comme les œuvres l’imposent au regard de leur degré d’authenticité très inégal, une étude détaillée des restaurations subies a été menée. Elle en suit les vicissitudes : la dépose des vitraux au moment de la Révolution française et leur transfert au musée des Monuments français d’Alexandre Lenoir, la restauration drastique menée à l’initiative de Viollet-le-Duc et d’Anatole de Baudot après l’explosion d’un dépôt de poudre en 1870, etc…
Laetitia Loviconi et Antoine Pietrobelli (dir.)
Corps et âme. Leurs interactions selon les médecins et les philosophes de l’Antiquité à l’époque moderne
Publications de l’École Pratique des Hautes Études, Nouvelle Bibliothèque de l’École des Hautes Études. Sciences historiques et philologiques | 2, 2025, 326p.
ISBN: 978-2-492861-22-2
Comment l’âme interagit-elle avec le corps ? Ces deux entités sont-elles unies ou séparées ? Quel est leur point d’intersection ou quels sont les médiateurs entre le corps et l’âme ? Le présent volume, qui s’inscrit dans la perspective d’une histoire intellectuelle et conceptuelle au long cours, regroupe onze contributions qui explorent comment différents auteurs, depuis l’Antiquité jusqu’au xviiie siècle, ont questionné et analysé les modalités d’interaction et d’union du corps et de l’âme. Les contributions sont regroupées en fonction de leur période (Antiquité, Moyen Âge, période moderne) et abordent les sujets suivants : les relations physiologiques qu’entretiennent le corps et l’âme considérés dans leur globalité, la question des facultés végétales et végétatives qui traversent les différentes espèces vivantes, la nature de certains médiateurs comme le pneuma ou spiritus et les species ou encore ce que révèlent les contextes pathologiques sur ces liens entre le corps et l’âme.
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Sarah Fargeon et Giacomo Corazzol (dir.)
Fragments, manuscrits, livres dans le monde juif. Journées d’études en paléographie et diplomatique hébraïques : les dix premières années
Publications de l’École Pratique des Hautes Études, Nouvelle Bibliothèque de l’École des Hautes Études. Sciences historiques et philologiques | 3, 2025, 360p.
ISBN: 978-2-492861-19-2
L’étude des manuscrits en caractères hébraïques a une longue histoire à l’École pratique des hautes études. En 2009, Judith Olszowy-Schlanger et ses doctorants se sont engagés dans l’organisation d’une journée visant à réunir élèves et chercheurs, venant de l’EPHE-PSL et de l’extérieur, tous spécialistes des manuscrits hébreux. Cette première rencontre a inauguré les Journées d’études doctorales et postdoctorales en paléographie et codicologie hébraïques qui, depuis, se sont tenues chaque année sans interruption.
Ce volume recueille douze études liées aux dix premières années des Journées et s’articule autour de quatre axes principaux : I. Codicologie et paléographie ; II. Genizah du Caire ; III. Textes retrouvés ; IV. Transmission des savoirs.
Parmi les sujets abordés dans ces études, on trouvera : les encres noires au Moyen Âge ; les bibles hébraïques produites en Italie au xiie siècle ; l’étude de la main d’un scribe italien de la fin du xiiie siècle ; l’histoire de l’acquisition des fragments de la Genizah à la Bibliothèque Bodléienne ; un mémorial de la Genizah du Caire (ca 1300) ; les stèles hébraïques de l’abbaye de la Trinité de Venosa ; les fragments bibliques conservés à Colmar ; les écritures en caractères hébraïques du fonds Datini ; les œuvres philosophiques de Šem Ṭov Falaqera ; un manuscrit copié au xive siècle contenant des rudiments d’Ars musica en hébreu ; le Targum Pseudo-Yonatan ; une histoire des chercheurs engagés dans le champ des études juives au sein de l’EPHE-PSL.
Othmar LUSCINIUS. Grunnius Sophista – Grogneur le Sophiste
Droz, 2025, Collection Travaux d’Humanisme et Renaissance, 408p.,
ISBN: 978-2-600-06601-3
En décembre 1522, l’humaniste strasbourgeois Othmar Nachtgall (v. 1480-1537) fait paraître, sous son pseudonyme « Luscinius », un curieux dialogue néo-latin qui interroge à la fois le rôle de la poésie et la condition respective de l’homme et de l’animal. Le Grunnius Sophista, exemple précoce de dialogue animalier à la Renaissance, met en scène la rencontre incongrue entre Misobarbarus, défenseur des « bonnes lettres », et Grunnius, ancien sophiste transformé en cochon qui pourfend l’érudition, tout en maîtrisant ses usages. Ce dialogue satirico-philosophique est suivi d’une amplification facétieuse du Testamentum porcelli, document anonyme de la fin de l’Antiquité d’où vient le personnage du cochon-sophiste. Ces textes foisonnants forment une œuvre originale et polyphonique, placée sous la tutelle d’Érasme. Le présent livre en fournit l’édition et la traduction française, il retrace le parcours de son auteur, explore la genèse et analyse les enjeux culturels du « diptyque de Grunnius ».
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