Jean-Claude Yon, Arnold Jacobshagen, Ralf-Olivier Schwarz (dir.)
Offenbach, musicien européen
Actes Sud, 2022, 516 p.
Offenbach, musicien européen : le titre de ce volume est plus que le reflet d’une carrière qui, fortement ancrée à Paris, a pris l’Europe entière (et au-delà) pour champ d’action. Fruit de la collaboration de trois chercheurs allemands et français, ce livre sur “le plus parisien des compositeurs” est porteur des valeurs qu’illustre son oeuvre – un répertoire scénique dont la dimension politique est indéniable.
Issu d’un colloque organisé à Cologne et Paris en 2019 pour le bicentenaire de la naissance de Jacques Offenbach (1819-1880), ce collectif rassemble vingt-neuf courts chapitres rédigés par des musicologues, des historiens, des spécialistes d’études théâtrales et de littérature. Tout en ne prétendant pas résumer de manière exhaustive la recherche offenbachienne contemporaine, il permet – ce qui est à vrai dire exceptionnel – d’en saisir la variété et la richesse. Quatre grandes parties scandent l’ouvrage. “Étapes d’une vie, étapes d’une oeuvre” revient sur la biographie de l’artiste et sur certains moments clés. “Regards sur le répertoire offenbachien” offre une plongée dans ses productions à travers des approches thématiques ou techniques. Y figurent des chapitres signés par deux jeunes chercheurs allemands ayant renouvelé l’étude musicologique d’Offenbach. Dans “Diffusion et réception”, l’accent est mis sur l’extraordinaire destin des ouvrages d’Offenbach à partir de 1855, tant en France que dans le monde entier. La dernière partie, “Postérité d’Offenbach”, montre combien le compositeur n’a cessé, depuis sa mort jusqu’à nos jours, de faire l’objet d’interprétations ou de jugements divers, voire contradictoires, et parfois surprenants.
Cécile Reynaud et Gisèle Seringer (dir.)
Berlioz, Flaubert et l’Orient
Le Passage, 2022, 256 p.
« Voilà un homme ! et un vrai artiste ! » écrit Flaubert à la lecture de la correspondance inédite de Berlioz, ajoutant : « Que ne l’ai-je mieux connu, je l’aurais adoré ! » Berlioz et Flaubert n’ont pas eu le temps de nouer une longue amitié. Ils se rencontrent seulement en 1863 : le musicien enthousiasmé par Salammbô y a consacré un passage dithyrambique de sa Revue musicale de décembre 1862. Tandis que l’écrivain veut faire adapter son roman pour l’opéra, le compositeur est occupé par la préparation des Troyens. Mais il sollicite le romancier car il a besoin de « quelques conseils pour les costumes phéniciens et carthaginois. »
Amis posthumes en quelque sorte, Flaubert et Berlioz ont accordé à l’Orient une place similaire dans leurs œuvres et leurs aspirations. Contemporains de l’orientalisme romantique, de la vogue des féeries et des grandes mises en scène orientalisantes, ils ont à leur tour apporté leur contribution à une rénovation de ses formes et de ses thèmes.
Sous la direction de Cécile Reynaud et Gisèle Séginger, Berlioz, Flaubert et l’Orient, ouvrage richement illustré, réunit un ensemble de contributions des meilleurs spécialistes du sujet.
Cécile Reynaud, ancienne pensionnaire de l’Académie de France à Rome, directrice d’études en musicologie à l’École Pratique des Hautes Études (équipe SAPRAT), est spécialiste du romantisme musical. Elle a été commissaire ou co-commissaire de nombreuses expositions (la dernière, « Paris romantique 1815-1848 », en 2019 au Petit Palais), publié et dirigé plusieurs ouvrages sur Berlioz (le dernier, Berlioz et Paris, est à paraître en 2023), Chopin et Liszt.
Gisèle Séginger est professeure à l’université Gustave Eiffel et membre honoraire de l’Institut universitaire de France. Elle est spécialiste de la littérature du xixe siècle et a publié plusieurs études sur Flaubert, notamment L’Orient de Flaubert en images (Citadelles et Mazenod, 2021), ainsi que des éditions de ses textes aux éditions Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade) et Flammarion (GF).
Le Second Empire – (3e éd.)
Armand Colin, 2022, 424 p.
Le Second Empire (1851-1870) a longtemps pâti d’une mauvaise réputation. Pendant des décennies, on n’a retenu du règne de Napoléon III que le coup d’État du 2 décembre 1851, l’affairisme, la « fête impériale » et le désastre de Sedan. Même si cette « légende noire » n’a plus vraiment cours, l’histoire de la France des années 1850 et 1860 reste encore pour partie méconnue.
Le présent ouvrage, qui ne cherche ni à réhabiliter ni à condamner le Second Empire, a pour but de brosser le portrait d’une époque, plus encore que d’un régime, en s’efforçant de respecter sa richesse et sa diversité. Envisageant ces vingt années sous trois angles différents, il analyse l’histoire politique du régime, étudie la société française sous Napoléon III, et dresse un panorama de l’histoire culturelle de la période. La variété des thèmes abordés et la multiplicité des approches permettent ainsi de dépeindre la France de Morny et d’Haussmann, de Schneider et de Boucicaut, de Claude Bernard et de Rosa Bonheur.
La première édition de cet ouvrage a reçu le prix Napoléon III de la Ville de Boulogne-sur-Mer et le prix Second Empire de la Fondation Napoléon. La présente édition, revue et augmentée, intègre les recherches les plus récentes sur la période.
Édouard III, le viol de la comtesse de Salisbury et la fondation de l’ordre de la Jarretière
Presses Universitaires de France, 2022, 256 p.
ISBN : 978-2-13-083346-8
Qui pourrait croire que le roi Édouard III d’Angleterre a violé l’épouse de son proche ami William Montagu, comte de Salisbury ? C’est pourtant ce qu’affirme vers 1350 un récit stupéfiant du chroniqueur Jean Le Bel.
Tel est le point de départ de ce livre. L’auteur montre comment Jean Le Bel, admirateur déçu d’Édouard III, invente ce forfait après que son héros, qui se rêvait en nouveau roi Arthur, a renoncé à conquérir la couronne de France. Sa chronique tombe vite dans l’oubli mais le chroniqueur Jean Froissart a eu le temps de transformer cette sombre histoire en un grand récit d’amour courtois. La fiction inventée par Jean Le Bel connaît ainsi une étonnante carrière, qui la conduira notamment à donner forme, vers 1580, à la légende fondatrice de l’ordre de la Jarretière et à être reprise par de nombreux écrivains, de Bandello et Shakespeare à Alexandre Dumas.
Après la redécouverte de la chronique de Jean Le Bel, l’amour d’Édouard III pour la comtesse de Salisbury ne peut plus rester un thème littéraire. Mais cette histoire et la série de détournements et d’interprétations dont elle a été l’objet sont une éclatante démonstration de la puissante intrication entre l’Histoire, la Fiction et le Roman.
>> Pour plus d’informations sur cet ouvrage
Dejanirah Couto et Filipe Castro (éd.)
Proceedings of the Third International Eurasian Maritime History Congress. On history of Shipbulding (10-11 mai 2018)
The Proceedings of the III International Eurasian Maritime History Congress on History of Shipbuilding bring together twenty-two papers by international scholars, with a special emphasis on Turkish abd Portuguese seafaring, two maritime cultures with separate but parallel histories of exploration, trade, and scientific abd technological development.
The cultural heritage is an intangible but integral part of the environment, and it is sometimes referred to as the soul of a landscape. Maritime history and archaeology studies ships, boats, their construction and the landscapes where they sail. Ships are perhaps the most exciting machines built by society. They are inhabited and they carry ideas, things, and people across bodies of water. Studying them puts us in contact with stories of technological innovation, the struggle to understand the physical world, and the dreams and hopes of the people that built, sailed, and sometimes lost them.
Stéphane Péquignot et Yann Potin (dir.)
Les conflits d’archives. France, Espagne, Méditerranée
PUR, collection « Histoire », série « Archives, histoire et société »,
Rennes, 2022, 342 + VIII p.
Les archives ont suscité et suscitent encore de très nombreux conflits. Mais quelles en sont les circonstances et les raisons? Quels acteurs prennent part aux disputes autour des archives ? Sous quelles formes et avec quels effets ? Fruit du programme « Conflits d’archives », ce livre propose une approche comparatiste, diachronique et pluridisciplinaire des processus conflictuels envisagés dans leurs diverses dimensions : politique, juridique, sociale, symbolique et mémorielle. La création et la configuration des archives, les archives de minorités et d’associations, l’ouverture et les destructions des archives sont tour à tour examinées dans cette perspective.
Vingt historiens, archivistes, anthropologues et juristes développent des études de cas situées en France, en Espagne et en Méditerranée, de la fin du Moyen Âge au temps présent. Par la voie originale des conflits, l’ouvrage entend contribuer au vigoureux renouvellement actuel des recherches menées sur les archives et leur histoire.
Yves Bruley, Eric Anceau, Jean Garrigues et Jean Tulard
1848. La première élection présidentielle de l’histoire.
Paris, SPM, collection Kronos, 2022, 116 p.
ISBN : 978-2-37999-087-8
Décembre 1848, les Français élisent un président de la République au « suffrage universel masculin » direct. L’événement n’a pas de précédent et ne sera pas renouvelé avant la Cinquième République, conséquence parmi d’autres de l’issue du scrutin et de ce qu’il entraîne. Le présent ouvrage revient sur les faits en les resituant dans le contexte international et en les mettant en perspective sur le temps long. Louis-Napoléon Bonaparte, Cavaignac, Lamartine, Ledru-Rollin et George Sand y côtoient Roosevelt, Obama, de Gaulle, Mitterrand et Macron. C’est une incroyable modernité qui se donne ici à voir.
Histoire du catholicisme
Que sais-je, 5e édition, 2022, 128 p.
ISBN : 978-2-7154-1311-5
En embrassant les deux millénaires de l’histoire du catholicisme, Yves Bruley relève les continuités de l’Église catholique, l’originalité de cette religion comparée aux autres grandes religions, comme celle de l’identité du catholicisme par rapport aux autres confessions chrétiennes.
Cette synthèse montre aussi le rôle crucial du christianisme dans l’histoire mondiale, depuis le retournement religieux de l’Antiquité gréco-romaine jusqu’à nos jours, en passant par l’ordre sacré du monde chrétien médiéval ou par la naissance de la modernité et de la laïcité.
La « politica in figure ». Temi, funzioni, attori della comunicazione visiva nei Comuni lombardi (XII-XIV secolo)
Editions Viella, 2022
Nel corso del Duecento, i palazzi pubblici di molte città dell’area padana si popolano d’immagini, scolpite e soprattutto dipinte. Antecedenti meno noti dei grandi manifesti politici che ornano i palazzi comunali toscani nel corso del Trecento, queste figurazioni, varie per soggetto e funzione, hanno a lungo rappresentato una sfida interpretativa per il ricercatore, a causa della loro singolarità formale e iconografica. Attraverso un’analisi delle attestazioni materiali e un recupero della memoria delle tante perdute, questo libro si propone d’identificare le tradizioni di immagini che percorrono le città lombarde in età comunale, di ricostruirne il significato e di leggerne gli sviluppi alla luce dei cambiamenti istituzionali e sociali che caratterizzano la regione tra l’eclissi dei governi consolari e l’affermazione della signoria viscontea.
Zinaida Geylikman
Baron et chevalier en français médiéval. Une étude sémantique de noms d’humains dans la société féodale
Paris, Honoré Champion, 2022, 282 p.
ISBN : 9782745356116
À partir d’une étude de cas, cet ouvrage met en avant l’importance de la variation sémantique entre les différents types de discours en français médiéval. S’appuyant sur un corpus comportant quatre genres textuels et couvrant une large diachronie du XIIe au XVe siècle, il fournit une analyse sémantique détaillée de deux noms d’humains – baron et chevalier. À son terme apparaissent nettement des régularités dans les variations des emplois d’un type de discours à l’autre. Il en découle des changements lexicaux et sémantiques qui s’articulent avec l’évolution de la société féodale. Au-delà de la mise en évidence du contenu sémantique de baron et chevalier, l’ouvrage représente l’expérimentation d’une méthode pour la sémantique lexicale des noms d’humains en français médiéval.